Du Volontariat à l’auto-emploi, Afangnibo réussi l’exploit

Du Volontariat à l’auto-emploi, Afangnibo réussi l’exploit

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Au début de sa mission dans le volontariat, Sovadi faisait partie de ces volontaires qui croyaient que leur mission de volontariat débouchera sur un emploi d’office à la fonction publique. Mais la réalité du terrain lui a ouvert les yeux sur le concept même du volontariat.

Affecté à partir de 2013 comme chargé de la santé sexuelle et de la reproduction des jeunes à l’Ong VIE, Sovadi Afangnibo a tout de suite compris que seuls son professionnalisme et son abnégation pouvaient lui ouvrir les portes d’un emploi rémunéré. D’ailleurs, il a appris, qu’avec les organisations de la société civile, il existe des opportunités immenses pour créer sa propre structure et évoluer dans le domaine de l’expertise, de la formation, et de la représentation commerciale. Ce qu’il a fait vers la fin de sa mission.

« Je me suis dit, soit je crée ma propre structure, soit je me fais embaucher par une structure d’accueil, s’il y a possibilité. Mais au cours de ma mission, je me suis rendu compte que les ONG fonctionnent avec le fonds des partenaires, autrement dit, avec les projets, et quand les projets prennent fin, il n’y a plus d’activité. Pour cela, je me suis résolu à créer ma propre structure et être mon propre Chef », a-t-il affirmé.

Ce constat ainsi fait, Sovadi a dès lors commencé par épargner une somme de ses allocations mensuelles pour réaliser son rêve. Réaffecté ensuite à l’Ong FAMME en tant qu’assistant en suivi-évaluation sur un projet de l’UNFPA, le volontaire a été également responsabilisé sur les questions du VIH avec le FHI 360, OCAL NFM, le NFM PF-OSC, etc….

Sovadi, volontaire et entrepreneur courageux

Très patient, comme à ses habitudes, Sovadi s’est fixé un objectif : devenir son propre employeur à la fin de sa mission de volontariat. Et même s’il a rencontré d’énormes difficultés à ses débuts, Sovadi a pris son temps pour mieux réfléchir à la forme que prendra sa future entreprise. Et c’est en 2017 que ce rêve est devenu une réalité.

La société Bénédiction Sereine Togo, (BS-TOGO) a donc été créée sur fonds propres du volontaire. C’est une société qui s’occupe aujourd’hui des traitements de texte, des photocopies, de la vente des articles de bureau et du transfert d’argent. A long terme, la société ambitionne faire de la représentation commerciale, le transit.

Fort de ses expériences passées dans le suivi et l’évaluation, dans l’animation communautaire et la formation, Sovadi Afangnibo propose des services d’étude et de formation, de suivi-évaluation de projets.

L’ancien volontaire réalise actuellement un chiffre d’affaire mensuel de 250 000 F CFA qui lui permettent de supporter les charges d’électricité, du loyer et du salaire de l’assistante recrutée.

10ème jeune meilleur entrepreneur en 2017

Le courage et la confiance en soi du volontaire Sovadi Afangnibo ont finalement payé. En 2017, le jeune volontaire a participé au concours national du meilleur jeune entrepreneur 2017, un concours organisé par le Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ), avec le concours et la tutelle du ministère chargé de la jeunesse et de l’emploi des jeunes.

Lauréat de ce concours, la jeune société du volontaire, qui a à peine quelques mois d’existence, a été classée 10ème meilleure entreprise du Togo. Pour Sovadi, ce prix n’est que la consécration de son engagement, de sa foi et de sa patience. « Etre lauréat de ce concours a été pour moi le témoin indéniable que c’est encore possible ! J’y ai cru. J’ai eu des difficultés au début, mais je n’ai pas abandonné. Ce prix et cette reconnaissance m’offrent des opportunités énormes en terme de visibilité pour BS-TOGO. Cela me permet notamment d’être bientôt éligible à la politique des 20% des marchés publics accordés aux jeunes entrepreneurs togolais par le gouvernement. ».

Le désormais Directeur Général de BS-Togo ambitionne de porter le capital de son entreprise à 20 millions de F CFA. Il veut se poser en leader dans l’ingénierie de la formation au Togo, offrir des stages et des contrats à la jeune génération qui sort des Universités du pays et qui éprouvent des difficultés à trouver les toutes premières expériences de travail.