Projet Cantonnage : de l’emploi des jeunes aux initiatives endogènes de développement communautaire

Projet Cantonnage : de l’emploi des jeunes aux initiatives endogènes de développement communautaire

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Le projet cantonnage présente ses avantages sous diverses facettes. Partant de l’amélioration de la circulation sur les routes et pistes, il assure un emploi temporaire aux jeunes dans les communautés bénéficiaires, et favorise les financements endogènes en faveur des infrastructures et équipements socio collectifs de base.

Mis en œuvre par 1.523 Comités de développement à la base (Cdb) au plan national, le projet se renouvelle chaque année depuis 2015 à travers un accompagnement de l’Agence nationale d’appui au développement à la base (Anadeb).

Dans la préfecture de l’Agou dans la région des Plateaux, c’est la communauté de Kpédomé-Sonaph, une localité située à 107 km au Nord-Ouest de Lomé, qui s’est mobilisée autour de l’opération ce 14 mai 2020.

Ils étaient au total 57 personnes, dont 22 femmes, à désherber et à boucher les crevasses et nids de poule, sur une distance d’un (01) km, de la localité de Kebo-Apéyéyémé et à celle d’Akoumawou sur la nationale N°2.

Pour le compte de l’année 2019, le projet cantonnage a mobilisé 1.672 Cdb à l’échelle nationale avec près de 24.800 emplois temporaires créés dans les communautés bénéficiaires. 5.745 km ont été entretenus, dont 3950 km de piste, et 1795 km de route. L’activité consiste habituellement à désherber et à élaguer des branches d’arbres qui s’avancent sur l’emprise normale des voies, à remblayer les nids de poule, à curer les caniveaux, à dessoucher des arbustes, et à tracer des rigoles pour un meilleur écoulement des eaux de ruissellement.

Fruit de la collaboration entre l’Anadeb et la Société autonome de financement de l’entretien routier (Safer), le projet cantonnage vise à maintenir les abords des chaussées, les ouvrages de drainage et d’assainissement dans un état de propreté permanant afin de garantir une visibilité sur les routes et pistes rurales et d’assurer le bon écoulement des eaux pluviales et de ruissellement.

Dans le cadre de ce projet, l’Anadeb assure l’identification, l’organisation, la mobilisation et le renforcement des capacités des Cdb sur les tronçons retenus par la direction générale des travaux publics (Dgtp). Son accompagnement consiste également à appuyer l’administration des TP dans la distribution des matériels nécessaires, à suivre et à évaluer l’atteinte des objectifs du projet en lien avec l’organisation communautaire.

Du côté des communautés, l’Anadeb appuie les Cdb dans la signature des contrats avec les Directions régionales des TP, dans le processus d’ouverture de comptes pour le virement de leurs revenus de cantonnage, et dans la gestion des éventuelles irrégularités dans les prestations de chaque partie.

Après 5 ans de mise en œuvre, les effets se présentent très prometteurs pour les communautés bénéficiaires qui arrivent à réaliser des actions d’intérêt général pour leur localité. D’après leurs témoignages, il s’agit, dans la plupart des cas, de l’achat de matériels et de l’équipement des salles de réunion, de la construction d’apatams améliorés dans les écoles, de la réparation de forages. C’est en tout cas ce qui s’illustre dans les préfectures de l’Amou, de Kpélé, de la Kéran, de Dankpen et de la Binah.

En effet, à Adagali, un village de la préfecture d’Amou, le Cvd a réparé 2 forages, redonnant ainsi l’accès à l’eau potable à la population. Dans la préfecture de Kpélé, canton de Novivé, commune Kpélé I, la communauté de Toponi a utilisé les fonds issus du Cantonnage pour acquérir trois (03) hectares de terrain pour la création de leur école primaire.

Dans la préfecture de la Kéran, le projet a permis à la communauté d’équiper une salle de classe en dix (10) tables-bancs dans le village d’Oulilita, tandis qu’ailleurs, dans le village de Koudjoudjou dans la préfecture de Dankpen, le Comité villageois de développement (Cvd) a acquis vingt-neuf (29) tables-bancs au profit de leur école. Dans la Binah, les communautés se sont voulues plus agricoles en investissant leurs revenus du cantonnage dans un champ d’anacarde de 500 plants.