Des repas chauds aux personnes vulnérables : un test conduit par l’ANADEB à Lomé

Des repas chauds aux personnes vulnérables : un test conduit par l’ANADEB à Lomé

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A travers un financement du Programme d’appui aux populations vulnérables (PAPV), l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB) a lancé une expérience de fourniture de repas chauds aux personnes vulnérables des communautés pauvres de 46 quartiers du Grand Lomé ce mercredi 25 décembre 2019.

L’opération s’est déroulée dans les cantons d’Adéticopé, d’Amoutiévé et de Sagbado, à savoir sur trois (03) sites aménagés dans les quartiers de Adoglové, Nukafu et Ségbé, en présence du ministre chargé du développement à la base, Victoire Tomegah Dogbé, de la Directrice générale de l’ANADEB, Mazalo Katanga, des préfets d’Agoè-Nyivé et du Golfe, respectivement le Col. Hodabalo Awaté et M. Komlan Agbotsè, des Maires, chefs traditionnels, membres des Comités de développement à la base (CDB) et des bénéficiaires des localités concernées.

D’après  Victoire Tomegah Dogbé, cette action s’inscrit dans la droite ligne de la vision du Chef de l’Etat de consolider les mécanismes d’inclusion sociale, telle que prescrite dans le Plan national de développement 2018 – 2022 en son axe 3. « L’opération a pour but accroître la consommation alimentaire et l’accès des populations pauvres ciblées du Togo à des repas communautaires réguliers, d’améliorer leur état nutritionnel, et de créer, de ce fait, les conditions de leur meilleure participation au développement du pays. Elle intervient en réponse aux difficultés chroniques d’accès de certains ménages pauvres à une alimentation quantitativement et qualitativement suffisante. » a-t-elle souligné.

Au total 1500 personnes pauvres ciblées, dont 90% de femmes, ont été directement touchées. On distingue, notamment des veuves sans revenus, des personnes handicapées et des personnes âgées ou atteintes d’une maladie chronique, à qui des cartes ont été établies pour faciliter leur reconnaissance tels qu’ils ont été inscrits dans la base des personnes ciblées.

Selon les explications de Mazalo Katanga, ces bénéficiaires ont été identifiés au moyen d’une consultation réalisée en collaboration avec le ministère chargé de l’action sociale, les communautés et la chefferie traditionnelle dans les quartiers concernés. Elle a poursuivi en précisant que l’expérience de la fourniture de repas chauds dans les quartiers est une innovation qui résulte d’une analyse comparative conduite de concert avec les populations elles-mêmes autour des différents mécanismes de filets sociaux, tels que la distribution de vivres, les bons alimentaires et les transferts monétaires, pouvant combattre la faim dans les quartiers. « Pour l’heure, l’objectif de cette expérience est de tester l’adhésion réelle ou non des communautés à l’option de la fourniture des repas chauds, en vue de permettre au gouvernement d’ajuster au mieux cette prestation sociale à leurs attentes, tout en garantissant l’atteinte de l’objectif d’amélioration de leur état nutritionnel » : a-t-elle annoncé.

Pour les préfets, les maires et les chefs traditionnels, c’était le lieu de témoigner la reconnaissance et la solidarité des populations à l’égard de la politique de paix et de cohésion sociale promue par le Chef de l’Etat SEM Faure Essozimna Gnassingbe. Quant aux bénéficiaires, c’était la grande joie ; en témoigne l’ambiance festive qui a meublé la rencontre. « Ils nous ont bien accueillis ; ils nous ont préparé à manger ; Nous avons mangé du riz, du ablo et de la viande. Nous avons aussi bu de la boisson et de l’eau. Ça m’a fait vraiment plaisir. Nous disons merci aux donateurs, car grâce à eux, nous aussi nous avons fêté Noël. Que Dieu les bénisse abondamment et qu’il les élève et leur donne la force d’agir sans nous oublier, nous les pauvres » : témoigne une des bénéficiaires à Sagbado.

Prévue pour une durée de 20 semaines, l’expérience des restaurants communautaires est exécutée par l’ANADEB qui a déjà une expérience avérée dans la promotion des mécanismes de filets sociaux, à l’instar des cantines scolaires, des transferts monétaires, des dons alimentaires et vestimentaires aux communautés et personnes pauvres qu’elle pilote en milieu rural.

Cette nouvelle action vient en complément de ces initiatives de protection sociale déjà mises en œuvre par le gouvernement à l’intérieur du pays, particulièrement à travers le projet de Filets sociaux et services de base (FSB) et le projet d’opportunités d’Emploi pour les jeunes vulnérables (EJV) qui bénéficient, eux, des appuis techniques et financiers de la Banque mondiale.

Le coût total de l’expérience (installation, repas, gestion) s’élève à 86 millions FCFA, entièrement financé par le PAPV. Il est également entendu, entre autres options, des contributions communautaires à la fourniture des repas, à raison de 100 FCFA pour un plat dont le coût réel est de 300 francs. Mais, en attendant les modalités définitives de cette prestation, les bénéficiaires mangent gracieusement les mets servis par les femmes restauratrices identifiées par les communautés à la base.